
Lorsque je la vis plate et sublime
au coeur des trous noirs des temps
tout en moi chanta comme une obelisque
je riai à faire peur aux étoiles mes choses
et leurs jupes minuscules me saluèrent
car oui enfin je l'avais trouvée
cette bicoque de soie
où poser les pinceaux et dresser mes plans
elle était plate comme une limande
et souriante et jeune et éternelle
il fallut la regonfler la nourrir
vite elle devint cette orange bleue
les muses mes filles
déjà aimaient à s'y mirer
l'éclat des ondes promenait leurs sourires
que les ciels en landeaux suivaient en formation
sous les grottes en chantier
elles courraient nues et rebelles
et les lutins cabotins
au lieu de bosser ces feignasses
leur pinçaient les fesses
ils n'auraient d'autre boulot
que poètes ces escrocs croyez-moi !
puis un jour cette bicoque de glaise
devint jolie
je livrai clés en mains
à personne
hélas
tout un royaume
même la Lune en prit ombrage
ce vieil échec toujours grincheux
je rangeai mon arc et mes plans
dans mes nues secrètes
et seules les muses
insistèrent pour rester
j'abandonnai mes filles à leur
demeure
et les poètes à leurs
malheurs
depuis tout en moi chante et
ronronne quand j'écoute
sous la chandelle
leurs complaintes de saltimbanques
source image : http://www.educnet.education.fr/planeto/pedago/paysages/question%204%205%206.htm
Séb, 24/01/06
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