jeudi 15 février 2007

texte de Séb sur l'atelier présidentiel

Nous sommes, ce matin, la risée du monde entier.

Mes chers compatriotes, je vous le demande, pouvions-nous simplement tomber plus bas ? Sur l'Internet, LA nouvelle a circulé plus rapidement encore que la lumière. De L'Ouzbékistan au Cambodge, on regaradait la même chaîne française via le câble. Les parodies (mais y avait-il besoin d'en ajouter une seconde à la première ?) se comptent déjà par milliers sur la Toile. Bien souvent, l'on ne comprenait rien au fond et la pantomine ridicule de notre nouveau "représentant" suffisait à activer jusqu'à saturation le téléphone arabe.

Nous sommes, ce matin, la risée du monde entier.

Lorsqu'un filet de bave fit son apparition et que le bonhomme dut se retenir de vomir, les yeux exhorbités et les paumes sur ses lèvres, en manquant tomber de sa caisse destinée à le mettre à hauteur de micro, il ne se trouva, à n'en pas douter, pas un esclave, pas un SDF, pas un terroriste en fuite, qui ne le vît et ouvrît, lui-aussi, de grands yeux, avant de libérer un éclat de rire planétaire.

Nous sommes, ce matin, la risée du monde entier.

Oui, mes chers compatriotes, je suis sans doute maso de retourner ainsi le couteau dans la plaie (d'où s'échappe plus de sky que de sang, du reste). Mais il en est désormais ainsi : le Français, aux yeux de l'Humanité même pas communiste, est aujourd'hui et pour longtemps associé à l'ivrognerie la plus crasse.

Mais bon... passons encore. Cela aurait été un drame, en effet, puis on en aurait ri. Il aurait fallu pour cela que le son fût coupé. Mais pensez-vous ! avec pareille audience, on se délecte de voir le pays se faire hara-kiri en direct !

Nous sommes, ce matin, la risée du monde entier.

Car les paroles auront un effet encore plus dévastateur que la pantomine. Ce matin, c'est officiel, plus aucun citoyen français, voire européein, ne croit en la politique.

Comment, en effet, y croire encore avec une telle première phrase de remerciements ?
"Je les ai tous niqués !" accompagné d'un revers de la main en direction d'une salle effarée.

Je sais, j'ai honte de répercuter cette parole, car je ne fais qu'agraver la situation, mais il faut être honnête, comme l'a si vite rappelé le nouvel élu : "On est dans une merde noire, les mecs !". Donc bon, un peu plus ou un peu moins...

Nous sommes, ce matin, la risée du monde entier.

Les partis opposés auraient pu en profiter. Cela aurait éviter le cataclysme dans lequel nous a plongés cette intervention. Oui, ils auraient pu. S'il n'avait pas déballé tout ce qu'il savait des magouilles des uns et des autes ! Ce matin, les démentis ne suffiront pas et après-demain les jusges feront la tournées des Grands Ducs...

Au moins, me direz-vous, il y a une bonne nouvelle : pour une fois la langue de bois a fourché. Mais le gouffre qu'elle a ouvert sous nos pieds est si effrayant qu'on la regretterait presque.

Bref, mes chers compatriotes, bienvenue dans l'enfer que l'alcool a mis à découvert !

Séb.

source image : http://eosyne.over-blog.com/

compte-rendu atelier de la St Valentin (snif)

Salut public,

C'est ANOTER qui te parle. Oui, je sais, pour toi cela constitue une émotion sans pareille, mais sois courageux, je sais que tu peux survivre à ce choc émotionnel.

Car voilà, c'est les vacances. Une semaine sans ANOTER. Cela va être effroyable, il faut te préparer à gratter aux murs, à refuser de t'alimenter, à pleurer sur les épaules de tes maîtresses délaissées... Car oui il en sera ainsi, il ne faut pas te leurrer. Tu vas souffrir de notre absence, public.

Mais pour alléger tes souffrances qu'aucune histoire d'amour, qu'aucune découverte scientifique, qu'aucu gain lotoesque, bref que rien, ne saurait simplement daigner faire bouger d'un seul putain de millimètre, ANOTER te propose deux sujets d'écriture qui vont, ptet bin, te faire marrer.

1) imagine le discours de la personne qui sera élue en mai prochain comme nouveau squatteur de l'Elysée (un gars ou une fille, on s'en fout, on est apolitiques). Jusque là ça va. Cette personne prononce son discours de remerciements, tout ça, tout ça... mais ELLE EST BLINDEE, complètement SEC, DEMONTEE, en un mot (non, en deux avec le tiret) ivre-morte.
Naturellement, ton texte, public inconsolable, peut ne pas se limiter à la simple allocution. Tu peux imaginer le fait relaté dans un manuel d'histoire dans 500 ans, tu peux voir cette scène à travers les yeux d'un enfant, écrire l'édito d'un journal du lendemain, imaginer les paroles des conseillers en coulisse, que sais-je....
Ce sujet est celui qui a été traité hier lors de l'atelier.

2) et comme cette semaine sans ANOTER sera a plus longue de ta vie, à côté la traversée du pont de la River Kwai était un jeu de dominos pour GI's en permission, nous te proposons un deuxième sujet d'écriture. Oui, St Valentin oblige, les violons sont de sortie, tout ça, tout ça...

Imagine simplement une mégà-scène de ménage, voire une scène de rupture. Avec le traîtement qui te fera le plus plaisir et qui sera le plus efficace contre ta mélancolie qui prendra fin... c'est quand la rentrée déjà ? Ah oui, le 26 février.

Allez, courage et écris bien !
ANOTER
source impage : www.deshaies-vacances.com/

jeudi 8 février 2007

compte-rendu atelier


Salut, hier c'était Tribunal !

Nous avons imaginé un monde ultra-totalitaro-sécuritaire où pour une pécadille (bousculer quelqu'un sans faire exprès dans le métro) mérite la mort.

Et nous avons écrit la plaidoirie et le réquisioire.
Au final, l'assemblée votait à main levée et l'accusé aura la tête tranchée car 2 groupes sur 3 ont vu l'avocat général être plus convainquant que l'avocat de la défense.

Voilà, si vous cherchiez une joute verbale pour vos longues soirées...

Et sinon, le voyage à Paris se prépare. Déplacement en mini-bus et hébergement chez l'habitant.
D'ailleurs, Emilien, Cyrielle et Mathieu, n'oubliez pas de me dire si vos potos son ok. Sachant qu'il y aura normalement Patou en plus et qu'il faudrait trouver une place supplémentaire...

Séb.
source image : http://cereales.lapin.org/index.php?number=94

dimanche 4 février 2007

sondage

Et vous, jeunes ou vieux gens, pourquoi écrivez vous ?


Qu'est-ce qui entretient votre flamme ?
L'ennui, le désir de gloire, le besoin d'aller moins mal, un bon plan pour pécho, que sais-je encore ?...

ANOTER

pourquoi écrire ?


Ainsi donc, le créateur créerait, l’écrivain écrirait, le peintre peindrait, l’artiste artistrerait – et non s’attristerait – par peur de la mort.

Pensée commune. Réductrice. Facile. Entendue partout, répétée jusqu’à satiété.

Si l’on y réfléchit, il y a de quoi rire. Et bien.

Pour commencer, avoir peur de mourir, en soit, est idiot. Car, quoi !, ça doit arriver ! Et puis, si Dieu et l'au-delà,et tout et tout, ça existe, cool ; et s'il n'y a rien, cool aussi. Moi, m'en fous. En revanche, avoir peur de ne pas avoir d’avenir – car on peut ou pas en avoir – avoir peur d’être seul, avoir peur d’être ruiné, avoir peur que notre femme foute le camp (conséquence de la peur précédente ?), d'accord. Tout cela est possible, voire probable, et l’on peut le craindre à juste titre. Mais la mort ? Que je meure demain ou dans cinquante ans, que je me suicide ou que je me fasse tué, que je meure célébré ou anonyme, quel intérêt de le craindre ? Dans tous les cas, ça arrivera. En attendant, vivons. Et c’est bien là tout le drame. Subir un choix que je n’ai pas fait, pour lequel on ne m’a pas demandé mon avis – c’est vrai, j’aurais pu rester une possibilité, un doux projet dans deux corps distincts, mais non – suivre une direction, dans quelque espoir de réussite, cela constitue, oui !, une crainte terrible ! Mais se le dire, en avoir conscience, fait encore plus peur que la mort elle-même.


Ensuite, puisque la mort est utile, indispensable, à quoi bon en avoir peur ? Elle régule les départs, comme dans n’importe quelle entreprise. Réfléchissons par l’absurde et allons au bout de la logique de ceux qui cryogénisent à prix d’or leurs chers défunts dans l’espoir de quelque retour. Admettons qu’on ne meure plus, que la Fontaine de Jouvence coule à flots. La Terre deviendrait un immense chantier où des vieillards sans rêves n’auraient même plus besoin, ni envie, d’engendrer. L’on pratiquerait une vasectomie planétaire ; les trompes seraient ligaturées à la chaîne. L’urgence de coloniser l’espace, afin de ne plus se marcher dessus, serait chaque jour plus violente.

Et si la mort n’avait jamais existé, nous en serions encore à tailler le silex, dans nos huttes. Aucun esprit novateur ne serait venu balayer les techniques des anciens, dépoussiérer leurs croyances. Chaque génération modifie les précédentes, en bien ou en mal. Tout aurait été éternellement répété, sans imagination, sans la révolte qui commande à l’évolution humaine.

Avoir peur de la mort revient donc à refuser le progrès de l’espèce. Avoir peur de la mort revient donc à refuser d’imaginer un autre monde possible, différent. Meilleur, qui sait.


Penser ensuite que l’on crée par peur de la mort est une aberration. L’idée commune se nourrit du concept pratique de postérité, d’immortalité. C’est absurde. Certes, on peut l’espérer, mais, au final, le choix appartiendra à d’autres. Combien de génies se sont vus ainsi floués au profit de pâles imitateurs ou de précurseurs hasardeux ? L’Histoire a casé dans telle ou telle tendance, tel ou tel mouvement, quelque petit qui, par le jeu des dates ou des parrainages, a assombri le grand, depuis longtemps oublié. Qui peut dire, par exemple, que dans cinquante ans nos paires seront encore Baudelaire, Sartre, Picasso ? Peut-être, voire sans doute, auront-ils rejoint les sépulcres des illustres oubliés redevenus anonymes. N’écrit pas la Bible qui veut. Travail collectif, d’ailleurs. Homère, ce grand homme, a-t-il seulement existé ? Et quelle était sa vie ? Si l’on doit se faire oublié au profit de l’œuvre, finalement, soyons logiques, à quoi bon créer ? Car l’œuvre n’est que le pardessus des exhibitionnistes.


Non, créer n’a rien à voir avec la peur de mourir. Au contraire, elle est le cri même de la vie. Condamnés à vivre, nous sommes tous des Munch. Le commun des mortels crie en procréant. L’artiste, le chercheur, ne peuvent se contenter de ce bruit orgasmique. Ils hurlent leur néant dans le néant. S’ils peuvent encore créer dans la mort, ils ne s’en privent pas. L’éternité est peuplée de cris solitaires car seul l’esprit, enfin, y est toléré.

Ecrit, crée, produit, invente, imagine, propose, qui a besoin d’une alternative viable à ce monde-ci, imparfait, rugueux, débile ; qui aspire simplement à s’en évader et, peut-être, à prendre dans ses valises quelque âme perdue. Sorte de voie de contournement, d’itinéraire bis, que façonnent les frustrations, les regrets qui chaque jour grandissent, et qu’empruntent ceux qui n’ont pas le courage de mettre les mains dans le béton. Un créateur est avant tout un thérapeute, pour lui-même et les autres. Comme un psychanalyste, il est censé avoir enterré ses propres fantômes avant de s’attaquer à ceux des autres ; en vérité, il les retrouve à chaque page et espère s’en délester en les jetant dans ces yeux nombreux et anonymes. Au point final de son œuvre, avant même que d’autres ne l’ai découverte, il ressent durant une infime seconde l’extase sexuelle, la libération, le départ espéré éternel de ces foutus fantômes. Son malheureux nectar lui échappe donc par l’imagination, il rêve qu’il transmet son fardeau, mais la vie, toujours la vie ! le lui renvoie à la première bourrasque. Et il retourne à ses fourneaux, las, toujours plus las. La mort lui apparaît donc comme la seule libération viable et ces petites morts, finalement, ne constituent que la cellule dans laquelle il se réfugie lorsque la vie, pire que la mort, le traque, l’assombrit.


La mort ne fait pas peur. Elle n’est que le point d’arrivée où, enfin, l’on espère ne plus avoir à crier, où l’on espère redevenir cette poussière que l’on n’a jamais demandé à ne plus être ; et créer, inventer, le seul refuge possible, en attendant.

Séb.

1er février 2007

vie vue de discothèque


Tu vois ce soir ma vie
C’est un Everest sans neige
Ça n’a aucun sens


Pourtant c’est là
Une masse triste sans forme
Et qui vogue et qui va et qui coule
Un iceberg sans glace


Le sel est absent
La vapeur dérape
Piste sans danseurs


Alors je t’appelle
Pas un taxi mon coquelicot
Je te chante à remue tête
Je te souffle à tue méninges


Tu passes et résistes
Comme une amante repue
Qui lasse oblitère un baiser


Je t’imagine cantatrice des âmes
Perdues alanguies sous les mers
Et tout en moi fredonne ou frelate


Tu vois ce soir langsam
Je t’ai cherchée
Un peu partout dans ce ciel de briques
Et les bocks en mitaines soupiraient


Un nuage annonçait ta venue
Irréductible et imminente
Je le soufflais rebelle
Et tes jambes me boassaient


Ou je me détournais du zinc
Aquoibonniste
Quand tout autour dansait et riait


Tous avaient leur neige
L’écume aux lèvres d’épines
Le front large
Et leurs bras t’assemblaient


Je me suis levé
Eunuque sans troupeau
Et je t’ai dessinée
Dans cette tête sans flambeaux

3 février 2007, en sortant de boîte. 5h38.


source image : http://perso.orange.fr/remi.le.barde/pouettes/miroir.html

Séb.

jeudi 1 février 2007

superbe


Voici mon poème préféré... Ptet un peu niais, un peu facile, je ne sais pas... mais le plus beau chant d'amour perdu. ça a été repris en chanson par Julien Clerc.

Les séparés (N'écris pas...)



N'écris pas. Je suis triste, et je voudrais m'éteindre.
Les beaux étés sans toi, c'est la nuit sans flambeau.
J'ai refermé mes bras qui ne peuvent t'atteindre,
Et frapper à mon coeur, c'est frapper au tombeau.
N'écris pas !

N'écris pas. N'apprenons qu'à mourir à nous-mêmes.
Ne demande qu'à Dieu... qu'à toi, si je t'aimais !
Au fond de ton absence écouter que tu m'aimes,
C'est entendre le ciel sans y monter jamais.
N'écris pas !

N'écris pas. Je te crains ; j'ai peur de ma mémoire ;
Elle a gardé ta voix qui m'appelle souvent.
Ne montre pas l'eau vive à qui ne peut la boire.
Une chère écriture est un portrait vivant.
N'écris pas !

N'écris pas ces doux mots que je n'ose plus lire :
Il semble que ta voix les répand sur mon coeur ;
Que je les vois brûler à travers ton sourire ;
Il semble qu'un baiser les empreint sur mon coeur.
N'écris pas !



Marceline DESBORDES-VALMORE (1786-1859)
(Recueil : Poésies inédites)

source image :
www.flickr.com/photos/43057840@N00/page8/.
Séb.

texte de Cyrielle lors de l'atelier "rencontre improbable"



Une nuit l’âme en peine, il est quatre heures, sous la pluie, je suis seule dans ma ville d’amoureuse. Il est cinq heures, il est six heures, je marche, m’assieds, courre, saute dans les flaques, la pluie est fine, une caresse fraîche d’après l’orage. J’ai besoin d’être seule. Les pavés s’éveillent sous les chariots des marchands, les murs s’imprègnent des fournées des boulangers. Et je me couche sur la grande place, au milieu, là où des siècles de touristes, de badauds, de soldats et de mécènes ont marché avant moi. Mes yeux sont ouverts à en avoir mal. La pluie s’est arrêtée, je ne dormirai pas. Grand Papa, debout à côté de moi. Je me lève je ne rêve pas, il est là, salut puce et ma joue qui tremble sous son baiser tonique, ma tête qui s’échappe dans mon rire. Ses yeux bleus et son nez de boxeur, et un cochon en massepain qu’il a acheté pour moi, que je partagerai. Qui veut la tête, qui veut le reste. Short et marcel et polo comme je l’aime dans son jardin, et puis son bob. Il m’emmène au-delà de l’eau, il ne connaît pas si bien pourtant mais on montera pour regarder la vue de là-haut. La balustrade ou les marches, ou le petit banc caché derrière les arbres, on verra. Tu étais où pendant tout ce temps. J’étais là. Il me dit mais je n’y crois pas. Je l’ai vu partir, je l’ai vu souffrir, je l’ai vu s’en aller, et mon dernier au revoir. Mais il est là, c’est ça qui compte. Je lui dis ma vie te va, tu changerais quoi. C’était comment, tu reviens pour longtemps. Mon homme arrive, il n’a rien à faire là, s’en retourne. Il me dit qu’il n’est pas fait pour moi et je pleure dans ses bras. Tu m’as manqué oui, il te faut toi pour la canaliser, c’était plut drôle les œufs à la coque et ta tête qui sortait de sous les couvertures, comme maman quand elle s’endort. Il me dit qu’il comprend, mais qu’il n’y pouvait rien, qu’il n’y peut toujours rien. On marche, on redescend, le soleil monte, et nous voilà à la fontaine. Je lui dis que j’aurais voulu le connaître plus, qu’être la petite ça allait un temps mais que j’avais grandi, que j’aurais pu savoir, mais son humilité le fait rester muet, je suis si fière, et je lis dans ses yeux qu’il le sait. Je n’arrive pas à y croire.

Mais il doit repartir, je n’y changerai rien. A mes rêves, à là-haut, à plus tard.


CYRIELLE, 10/01/07

texte de Cyrielle lors de l'atelier cinéma


Anna : J’suis bourrée.

Eve : T’es bourrée.

Anna : Il est pas venu.

Eve : Oublie le. C’est terminé. Il te méritait pas.

Anna : Putain, sa mère la pute, ma libido en berne, bois avec moi, allez. Tous des connards, hein ?

Eve : Y’a plus de rhum. Vodka, sky, malibu ?

Anna : C’que tu veux. J’t’attends ici.

Franck : Mademoiselle…

Anna : Tiens du champ’. Oui, pourquoi pas…

Franck : Vous êtes sublime.

Anna : Ca m’étonnerait. Vous vous appelez ?

Franck : Franck.

Anna : Anna. A votre santé.

Franck : Dans votre vie, y aurait-il...?

Anna : Rien, il n’y a rien dans ma vie. Juste ces bulles dans ma coupe, dans ma gorge, mon estomac. Sinon non, rien.

Franck : Une place pour moi, y aurait-il une place pour moi.

Anna : Vous perdez votre temps. Joli, pas mal l’approche, mais non, juste non. J’aime pas les hommes.

Franck : Ah.

Anna : J’aime pas les femmes non plus. Je n’aime personne. Vous me faites tous chier.

Franck : Vous êtes belle quand vous vous énervez.

Anna : Lâchez ma cuisse immédiatement. Et donnez-moi du feu.

Franck Vous mordez aussi ?

Anna : Non, je mets des coups de boule.

Franck : Dans le genre dangereuse ?

Anna : Non, pire.

Franck : Vous me plaisez.

Anna : Moi ou la chair que vous espérez mettre dans vos draps ?

Franck : Ouh la, je vois… Non vous, vous me plaisez. Votre façon de fumer les yeux plissés, des amandes qui pétillent, toutes griffes dehors, votre robe en soie à pois et vos bottes vintage, votre carapace et votre cœur fragile pas si au chaud que ça sous votre boléro. Vous me plaisez. Vos cheveux qui brillent, lissés tout frais, votre mal que vous ne savez cacher, la courbe de vos mollets et votre sourire, là, avec vos dents, que je commence à découvrir. Vous me plaisez.

Anna : Joli parleur.

Franck : Pourquoi pas beau ?

Anna : Joli, c’est déjà pas mal non ?

Franck : C’est un début.

Anna Qui te dit qu’il y aura une suite ?

Franck : Tu verras…

Anna Non, je ne veux plus rien voir.

Franck Je serai ta nouvelle paire de lunettes.

Anna : Dolce & Gabbana? Dior? Gucci?

Franck : Ce que tu voudras.

Anna : Prada ? Vuitton ?

Franck : Si tu veux.

Anna : Je préfèrerais…

Franck : Hermès, tu préférerais Hermès, ou Maje, ou H&M.

Anna : Oui…

Eve : Tiens ma belle, malibu ananas.

Franck : Je dois vous dire au revoir ?

Anna : Non, bonjour demain matin…

CYRIELLE, 31/01/07

source image : http://alternativ.loisirs.free.fr/rubriques.php?article=love

atelier du dernier jour de janvier


Aujourd'hui, c'est cinéma !
Simple. Ecrire un scénario, avec les indications usuelles de lieu (ex : exterieur nuit) et de mouvements de caméra.
Trois personnages maxi (histoire de ne pas trop, trop surcharger) et vogue la galère !

Hier, je crois que nous n'avons jamais été aussi nombreux , très bien !

Et si vous avez des propositions de sujets d'écriture pour les ateliers à venir, elles sont les bienvenues!
source image : http://www.synopsis-cinema.com

Séb