jeudi 24 mai 2007

That's all folks




Voilà, l'aventure s'arrête ici. La dissolution de l'association a été votée hier lors de la dernière assemblée générale.

Non, non, chers fans déjà inconsolables, il ne s'agit pas d'un poisson d'avril périmé depuis deux mois.

Faute de plumes pour poursuivre l'histoire, la narration s'arrête ici.

Personne ne veut "reprendre" les rênes et donc voilà, on jette le bébé aux orties. Il avait trois ans et, pour une association étudiante, finalement, c'était presque déjà un vieux lascar ayant survécu à un accouchement difficile, à une adolescence rebelle et ayant connu un âge adulte passionné sous les dorures de Paris, notamment.

Donc, comme à Cannes après l'annonce de la Palme, vient l'heure des remerciements.

En priorité, évidemment, merci à toutes celles et tout ceux qui n'ont pas cru en ce rêve un peu fou de voir exister, sur une fac de lettres, un groupe d'écrivains, de poètes... de créateurs. A tous ceux-là, les sceptiques tout d'abord, les engagés dans la course, ensuite, qui ne font rien une fois la manette de jeu entre les mains, et autres empêcheurs d'écrire en rond, un grand MERCI. Au moins, cette incompétence congénitale a permis à ceux pour qui "créer" a un sens de s'épanouir. Et de grandir.
En 40 ans, c'était, parait-il, la première structure de ce type à Nancy 2. J'espère, pour nos successeurs, que nous avons tracé un sillon et que de jeunes pousses vont apparaître. Il est incroyable qu'il n'y ait rien de ce type dans une fac de Lettres !!

Merci ensuite à Jean-Emmanuel, sans qui, comme c'est de coutume de dire, rien n'aurait été possible. Merci d'être venu me chercher, grand ! J'espère qu'à l'avenir nous aurons encore des occasions de faire des choses ensemble pour que vivent la culture et la création dans un monde qui en manque tant ! Mais plus trop-trop aux côtés d'étudiants...

N'oublions pas Cécile dont la pertinence de jugement a évité de nombreuses erreurs. Même à Marseille, nous pensons à toi !

Marielle nous a initié à la communication et a magnifiquement orchestré nos premières démarches. Merci à elle !
Merci également à la MGEL d'avoir imprimé gratuitement tant de flys et d'affiches. Pensée pour Thyphanie, pro admirable au service de la culture étudiante !

Patricia, ou Patou, voire Belette, a tout vécu, les bons comme les mauvais moments, et sans son soutien au quotidien, le Cercle Littéraire Etudiant, puis ANOTER, aurait sans doute sombrer corps et âme depuis longtemps ! Merci mi amor !

La liste des nombreux écrivains étudiants ayant participé à l'aventure serait trop longue, mais ayons une pensée pour Aurélie, bien sûr, et Thibaut, qui ont géré le bébé durant une année et qui ont produit de très jolies choses, notamment dans les revues et lors des expositions. Sans vous aussi, l'aventure aurait pris fin prématurément. Pensée particulière pour Nico, un artiste complet et un homme de coeur si rare. Karine, également, discrète mais toujours efficace, émouvante.
L'Université de Nancy 2, et son servive culture, trouve ici naturellement une place de choix, tant au sujet des conseils avisés que des subventions qu'ils nous ont aloués afin de réaliser nos voyages (Charlevilles en 2005 et Paris en 2007). Merci !

Quant à vous, plumes de cette année, à titre personnel, je vous regretterai sincèrement. Car, humainement et artistiquement, j'ai vraiment apprécié être à vos côtés. Chacun est pourvu d'un univers riche et surprenant et le sens de l'écriture est en chacun de vous. Cyrielle et Mylène nous ont souvent touchés, avec leurs textes qui nous ont fait tant voyager et leurs voix si musicales ont enchanté les séances. Matthieu et Guillaume ont ouvert des portes inatendues et pleines de surprises, sources d'interrogations, de discussions, de découvertes. Puis il y eut Emilien... Comment dire ? Emilien nous a rappelé que l'imagination est essentielle pour un écrivain ! Dieu ! comment une telle imagination est-elle humainement possible ?
Patou, enfin... sublime, sensible, fragile, tendre, la plume du coeur, la musique des mots, le choix juste, la poésie faite femme.
Qui sait ? peut-être nous retrouverons-nous dans quelques décennies sur un plateau de télé à présenter nos ouvrages et à parler du dernier troll alsacien qui attend quelque part dans une locomotive, en plein désert, devant un écran d'ordinateur brisé et en grande conversation avec un trèfle à quatre feuilles ? Allez savoir !
Et moi. J'espère avoir proposé des pistes d'écriture intéressantes et avoir pu vaincre, le temps des ateliers, mes angoisses quotidiennes pour mener une barque pertinente.

Voilà, adieu fac, adieu association.
La vie continue, avec son lot de surprises, de rencontres, de joies et de regrets et... d'écriture. Pour ma part, je vais sans doute rejoindre cette asso : http://perso.orange.fr/paperoles.ecriture/cadres.html

Si la vie est un fleuve, je veux la traverser sur un nénuphare et écrire sur l'eau.

Séb.

source image : http://www.congoplus.info/article_congoplus-1760.html

mardi 15 mai 2007

éloge funèbre

Gustave Courbet, L’enterrement à Ornans.

Source image : http://webpublic.ac-dijon.fr/pedago/histgeo/Former/Stages/Art/Peinture%20histoire.htm


- Il était l'ami de tout le monde.

Au micro de la petite église, tels furent les premiers mots du jeune homme en costume. Ses yeux rougis, semble-t-il depuis plusieurs jours, venaient confirmer ses dires. Oui, le corps allongé, là à quelques mètres de lui, était aimé de tous. Toujours souriant, affable, dynamique, prêt à rendre service, sans cesse à l'écoute des problèmes des autres.
Pourquoi ?
La question semblait flotter dans les airs, slalomer entre les néons, et se heurter, implacable, aux colonnes de l'église. Les lettres, tombées à terre, se reformaient aussitôt, au milieu de la poussière, et revenaient inlassablement hanter les esprits.
Pourquoi ?

- Nous le regretterons tous, ajouta le porte-parole. Son humour, sa sagesse, ses conseils avisés, nous tous qui sommes ici pourrions en parler pendant des heures. Pour ma part, je me souviens...
Mais personne, à cette seconde, n'écoutait. Entre chaque oreille, jaillit, comme un palimpseste, une anecdote personnelle. Là un conseil en relations humaines, là un verre offert, là un sourire avenant qui réchauffe le coeur...

L'éloge funèbre allait prendre fin, après un dernier regard attendri de l'orateur en direction du cercueil, quand, du fond de l'église :
- C'est bien beau, tout ça, dit à haute et intelligible voix un homme âgé.
Tous se tournèrent vers celui dont des mèches et un chapeau masquaient le regard.
- Mais qui s'intéressait réellement à lui ? Que saviez-vous, vous tous, de ses passions, de ses joies, de ses peines, de ses espoirs ou de ses regrets ?
Un vague murmure d'indignation s'éleva assez vite, mais l'envie d'écouter la suite prit le dessus, comme si cet homme disait tout haut ce que chacun pensait tout bas.
- C'est vrai que je ne le connaissais pas, dit à voix basse une jolie jeune femme à son voisin qui la tenait par la main.
- Pensez-vous que l'on se tire une balle dans la citrouille quand la réalité correspond aux apparences ? Non, hein ?
Des hommes, dans les premiers rangs, voulurent se lever, sans doute pour chasser l'empêcheur d'enterrer en rond, quand le curé intervint :
- Vous avez parfaitement raison, mon fils, dit-il. Je connaissais bien ce jeune homme. Il m'a dit, peu avant son départ : "Vous savez, mon père, parfois, je me demande comment le Messie a pu supporter d'être aimé de tous et d'aucun en particulier."

Le vieil homme sembla sourire. Il opina du chef, en guise de salut, et quitta l'édifice.
Quelques pleurs jaillirent. Sa proche famille regarda ses pieds. Ce garçon, qui gagnait bien sa vie et était très entouré, vivait seul, n'avait plus ni père ni mère, et avait décidé d'en finir, comme ça.
En quittant l'église, on n'échangea pas sur les bienfaits qu'il avait apportés aux uns et aux autres. Non, on chercha simplement, enfin, à faire sa connaissance.
Et ce fut le silence dans les rangs.

Séb, 15 mai 2006

lundi 14 mai 2007

Gotad en cours !

source image : (http://www.ftw-design.com/table_matieres.html)

Dernière Crowed

Tandis que je griffonne frénétiquement sur ma feuille, dans l’espoir d’y fixer les images psychédéliques qui traversent mon esprit , mes neurones dégoulinent sur le papier et se mêlent au sang de mes aïeux.

Nous sommes dans le plus grand amphi de la fac, une véritable cathédrale rouge et noire où chaque chuchotement résonne comme une sentence divine. Cours d’« Approche Sociologique de la Notion de Culture », dernier de l’année… Généralement je le sèche, mais ce matin je me suis fait violence : c’est le dernier, enfin, un peu de professionnalisme pour sauver la face ! Visiblement, je suis le seul à m’être fait cette réflexion… Nous sommes vingt-trois étudiants, répartis sur les quelques trois cent soixante-douze sièges que compte ce temple du savoir (oui, je viens de passer dix minutes à les compter), soit à peu près autant que lors du dernier cours auquel j’ai assisté. Quand je suis arrivé tout à l’heure, avec deux minutes d’avance, nous étions dix personnes et j’ai dû me retenir d’éclater de rire.

Il y a un vieux parmi les étudiants, je le vois de dos. Je suis allé voir La Faille hier soir, et ce film a renouvelé l’admiration que je portais déjà à Anthony Hopkins. Ce vieux me fait penser à M. Hopkins ; particulièrement ses mains, en fait (il s’est gratté le dos tout à l’heure).

La prof parle. Elle parle, elle parle, mais de quoi j’en sais rien et je n’ai pas envie de savoir, je m’en fous pas mal… Non, je n’ai vraiment rien à cirer de ce qu’elle peut raconter. Chaque fois que j’essaye de me raccrocher à son discours pour suivre un peu, mon jugement retombe égal à lui-même : je n’en ai rien à cirer. Ça n’est même pas que la prof est soûlante en elle-même… Le ton de sa voix n’est pas soporifique, elle ponctue bien son bifteck au niveau des intonations, elle a une bonne tête, elle s’exprime clairement et sans effets de style miteux… Non, juste son cours, diaboliquement barbant. Et ça ne vient pas que de moi, hein… Il n’y a qu’à voir les effectifs face au bureau ; gageons qu’ils auront diminué de moitié durant la pause entre les deux heures… Pour ma part, je me chargerai de partir à la recherche de la moitié disparue, brodé de magnanimité que je suis. D’ailleurs, je vous laisse, la cloche sonne.

On se retrouve au partiel…

Gotad.

Post-nota bene : au sortir de la salle, j’ai vérifié le nombre des sièges que je ne pouvais voir depuis ma place : l’amphi en compte en tout 356. Hey ! Au premier coup d’œil, j’avais estimé à 350 !! J

…Euh… Attendez, non, je me suis planté. Bon, je refais le calcul.

Ah non, c’était bien ça ! :D Enfin… J’espère. J’en sais rien. Bon, on s’en fout !! :@ (merde, alors, hein… quand même.)

mardi 8 mai 2007




MONDE






source image : (http://www.pavoisement.fr/drapeaux_pavillons_provinces_monde.htm)


J'habite un monde qui n'existe pas
ses murs sont de l'air
ses sols des gouffres
et ses rêves des regrets

J'y marche et je coule
comme un bateau dans des ciels
sans nuages pour prendre appui
j'attends - comme un mort - mais quoi


Je suis seul
personne ne voit personne
Chacun ignore chacun
et la terre qui tourne - toujours - quelle conne
ferait mieux de plier bagages

J'habite un monde qui n'existe pas
ses murs sont de l'air
ses sols des gouffres
et ses rêves des regrets

Quand la cloche sonne
rentrent les brebis
tombe la pluie et
se perd la poésie

zéro en imagination pour ce monde
Fermé comme un chiffon sec
prude comme un cannibale
et les heures qui s'enfuient

J'habite notre monde qui existe
ses murs sont de l'air
ses sols des gouffres
et ses rêves des regrets




Séb, 08 mai 2007

jeudi 3 mai 2007

texte de Séb sur la parano

- Je les entends même respirer, je vous dis. Vous n'entendez rien ?

Le vieil alcoolique, en boule au fond de la cellule, n'avait plus la force de seulement ouvrir les yeux en direction de la jeune femme assise en indienne à cinq mètres de lui. Si, pensa-t-il tout de même, l'on commence à ramasser les folles à la mode Jeanne d'Arc, on ne sera plus tranquilles nulle part. Même en cellule !

- Non, ajouta-t-elle, vous ne pouvez plus rien entendre après tout ce que vous vous êtes envoyé derrière la cravatte ! Pfff...

Le brigadier, lui, avait opté pour des boules qui ès. Marre de cette alumée et de ses hallu. C'était toujours comme ça les petites bourgeoises sous acide : elles se prenaient toutes pour la Pucelle d'Orléans. Dès l'aube, elle rejoindrait ses pénates avec une convocation devant le juge.
(source image : http://www.lyon.fr)

Comme prévu, dès les premières lueurs du jour, on la libéra. Elle prit la direction de son appartement. Mais les voix ne la quittaient pas, même en plaquant ses paumes très fort sur ses oreilles !
Elle devait très vite appelé son psy !
La messagerie de celui-ci lui apprit qu'il était en congés. Prière de rappeler sous huit jours !

Alors, elle comprit. Tout devint limpide. Il était avec eux et ses pillules ne faisaient qu'accroître l'emprise qu'ils espéraient avoir sur elle ! Mais elle ne s'en laisserait pas compter, oh non !
Avec ses 47 kg toute mouillée et son mètre cinquante-deux, elle se sentait la vigueur d'un champion poids-lourds.
Puis non, elle se ravisa. Il lui avait fourni les preuves de son intégrité.
Cela faisait presque deux ans qu'ils en avaient après elle. Au début, elle avait mis ces voix sur le compte du surmenage et son licenciement économique sur celui de la mondialisation. Mais maintenant !
Elle ne pouvait plus sortir acheter son journal sans qu'un passant ou le vendeur ne la regarde en fronçant les sourcils. Comme s'ils se disaient : " Ils ont raison, il faut la surveiller de près, elle en sait trop !"

Car ses voix, en effet, lui dévoilaient des choses surprenantes. Par exemple, elle se rendit en forêt de Fontainebleau où devait être caché, enfoui sous les racines d'un arbre tricentenaire, le Secret de la Trinité ou sinon, avaient dit les voix, le trésors des Cathares. Elles n'étaient pas certaines de leurs sources. Au final, après avoir creusé six bonne heures, il n'y avait rien eu à deux mètres de profondeur. Si ce n'est une douille de la Seconde Guerre Mondiale et un colier d'enfant. Aucun rapport, donc, avec la smala promise.
Les voix admirent, contrites, qu'elles avaient pu être induites en erreur.

(source image : http://www.ez2link.be/esoterisme/esote.html)

Mais le regard des gens changea très vite. Ses voisins, sa concierge, sa famille et ses amis même, tous très vite trouvèrent des prétextes pour ne pas honorer bun sourire ou un rendez-vous. Tous donc, elle en était convaincue, étaient "avec eux", ceux que les voix désignaient comme "les ennemis de la Vérité".



Seul son psy, donc, l'écoutait patiamment et avait tiqué à l'annonce de ses lectures favorites. Il lui avait conseillé d'arrêter de dévorer les romans, les thèses, les articles, et autres essais traitant d'ésotérisme, de complots (inter)planétaires et autres Graal et trésors des Cathares honteusement soustraits par l'abbée Saunières à la planète entière.
Elle avait mis six mois à se persuader qu'il nétait pas, lui aussi, avec eux. Il avait, pour cela, exhiber son arbre généalogique jusqu'au milieu du 17ème siècle et un obscure fermier du Lubéron qui préparait une longue lignée d'illustres inconnus, tantôt infirmes de naissance ou de guerre, souvent illettrés, et toujours sans rapport aucun avec le moindre mystère. Lui-même ne s'expliquait pas comment, avec un tel patrimoine génétique, il avait pu réussir sa vie. Il avait fait cette enquête pour lui prouver que les idées qu'elle se faisait ne reposaient sur rien de concret, avait-il dit, mais surtout parce qu'il avait trouvé cet arbre aux Puces et que l'idée lui était venue pour avancer dans la thérapie.
Il avait alors certes gagné sa confiance mais ne pouvait pas, sous le manteau évidemment, demandé pareille enquête à chacun de ses proches pour la ramener à la réalité ! L'astuce pouvait être éventée, bien sûr, mais surtout il n'était pas à l'abri d'une quelconque lignée bleue dans les veines d'un seul ami !

(source image : http://archive.lien-social.com/dossiers2002/611a620/615-2.htm)

Et là, aujourd'hui, il était en vacances. Que faire ? se demanda-t-elle.

Les voix lui répondirent. Elle devait danser toute nue sur le kiosque du Jardin du Luxembourg.
Elle s'y rendit peu avant midi et devant une assistance médusée, découvrit son anatomie, du reste avantageuse, en disposant soigneusement jupe, chemisier, string et chaussettes sur une chaise en fer. Elle dansa alors toute seule, jusqu'à ce que la maréchaussée ne la saisisse et ne la conduise au fourgon, une veste bleue marine pour costume, qui stationnait à deux pas du Panthéon.

A l'intérieur de quelques tombes célèbres, justement, des petits génies qui s'ennuyaient se félicitèrent :
- Quand même ! dit l'un d'eux. Elle fut coriace mais on a réussi ! Allez, à la suivante !!!

02/04/07
Séb.

texte de Cyrielle sur la parano

source image : http://jeunefillebien.canalblog.com/archives/2005/week16/index.html


Il est parano, parano, paranoïaque
Sa vie s’effilera,
Il se défilera,
Tout sera en vrac.

Les clés, toujours cachées,
Pas sous le paillasson,
Pas dans le pot de fleurs, trop con,
C’est dans le jardin qu’il a creusé ;
Sur le trou, un battant d’un vieux volet.
C’est parce qu’il a peur,
Parce que dehors, il meurt,
Comme ça, il rentrera, mais c’est secret.

Il est parano, parano, paranoïaque
Il croit qu’on le suit,
A chaque instant, il se méfie.
Alors il a des miroirs dans les poches de son anorak.
Il marche vite,
Le pas léger,
Presque il courrait,
Toujours en fuite.
C’est que c’est dangereux les gens,
La rue est pleine de criminels,
Tous malintentionnés, même ritournelle,
Jamais d’inattention, il surveille tout le temps.

Il est parano, parano, paranoïaque,
Une femme, quoi qu’on en pense,
Ce n’est pas digne de confiance.
Même la sienne, donc il fouille dans son sac.
Le matin, il ouvre son courrier,
A midi, il est caché derrière un buisson,
A la sortie du bureau, il fait l’espion,
Elle pourrait avoir un amant, on ne sait jamais.
Le soir quand elle lui prépare son repas,
Il ne met jamais la table,
Mais va fouiner dans son portable,
A lui, c’est sûr, on ne la fera pas.

Il est parano, parano, paranoïaque
Il ne part jamais en vacances,
Même pas dans le coin, il n’aime pas la France,
Ses congés obligés, c’est tout juste son jardin, son hamac.
L’étranger, ça ne le fait pas rêver,
Ni la mer, ni la montagne,
Ni la ville, ni la campagne.
De toute façon, il déteste rouler.
Il a peur d’être kidnappé, séquestré,
Il croit que les touristes sont tous des malades,
L’art, la culture, que des salades
Et puis, c’est sûr qu’à la frontière, il sera menotté.

Il est parano, parano, paranoïaque
Il enferme ses gosses, pour pas qu’ils chopent la crève,
Des cours particuliers, presque jamais de trêve,
L’école, pour lui, c’est démoniaque.
Et puis il râle, il râle de plus en plus,
Il s’énerve, il s’emporte, ils sont tous contre lui,
Alors il frappe, et puis tant pis.
Pour les gosses, ce serait mieux un petit virus…
Mais c’est pour leur bien, aux autres.
Il ne sait pas que c’est lui le danger,
Lui, le fou furieux à arrêter,
Une grosse embûche, et qu’il se vautre.

Il est parano, parano, paranoïaque
Sa vie s’effile,
Il se défile,
Tout est en vrac.

CYRIELLE

02/05/07

menu au choix !

Salut à vous, fans absolus de ANOTER qui n'avez même pas pu mater le débat Sarko-Ségo tant vos yeux étaient rivés à votre écran et vos neurones aux textes de ANOTER.
Hier, à l'atelier, ce fut menu au choix :
- texte sur le thème de la PARANOÏA
- synopsis d'une intrigue policière avec criminel à découvrir
- ou texte tout pourri, au choix (vaste programme !)

Voilà...
ANOTER.