Clap de fin pour ANOTER
Voilà, l'aventure s'arrête ici. La dissolution de l'association a été votée hier lors de la dernière assemblée générale.
Non, non, chers fans déjà inconsolables, il ne s'agit pas d'un poisson d'avril périmé depuis deux mois.
Faute de plumes pour poursuivre l'histoire, la narration s'arrête ici.
Personne ne veut "reprendre" les rênes et donc voilà, on jette le bébé aux orties. Il avait trois ans et, pour une association étudiante, finalement, c'était presque déjà un vieux lascar ayant survécu à un accouchement difficile, à une adolescence rebelle et ayant connu un âge adulte passionné sous les dorures de Paris, notamment.
Donc, comme à Cannes après l'annonce de la Palme, vient l'heure des remerciements.
En priorité, évidemment, merci à toutes celles et tout ceux qui n'ont pas cru en ce rêve un peu fou de voir exister, sur une fac de lettres, un groupe d'écrivains, de poètes... de créateurs. A tous ceux-là, les sceptiques tout d'abord, les engagés dans la course, ensuite, qui ne font rien une fois la manette de jeu entre les mains, et autres empêcheurs d'écrire en rond, un grand MERCI. Au moins, cette incompétence congénitale a permis à ceux pour qui "créer" a un sens de s'épanouir. Et de grandir.
En 40 ans, c'était, parait-il, la première structure de ce type à Nancy 2. J'espère, pour nos successeurs, que nous avons tracé un sillon et que de jeunes pousses vont apparaître. Il est incroyable qu'il n'y ait rien de ce type dans une fac de Lettres !!
Merci ensuite à Jean-Emmanuel, sans qui, comme c'est de coutume de dire, rien n'aurait été possible. Merci d'être venu me chercher, grand ! J'espère qu'à l'avenir nous aurons encore des occasions de faire des choses ensemble pour que vivent la culture et la création dans un monde qui en manque tant ! Mais plus trop-trop aux côtés d'étudiants...
N'oublions pas Cécile dont la pertinence de jugement a évité de nombreuses erreurs. Même à Marseille, nous pensons à toi !
Marielle nous a initié à la communication et a magnifiquement orchestré nos premières démarches. Merci à elle !
Merci également à la MGEL d'avoir imprimé gratuitement tant de flys et d'affiches. Pensée pour Thyphanie, pro admirable au service de la culture étudiante !
Patricia, ou Patou, voire Belette, a tout vécu, les bons comme les mauvais moments, et sans son soutien au quotidien, le Cercle Littéraire Etudiant, puis ANOTER, aurait sans doute sombrer corps et âme depuis longtemps ! Merci mi amor !
La liste des nombreux écrivains étudiants ayant participé à l'aventure serait trop longue, mais ayons une pensée pour Aurélie, bien sûr, et Thibaut, qui ont géré le bébé durant une année et qui ont produit de très jolies choses, notamment dans les revues et lors des expositions. Sans vous aussi, l'aventure aurait pris fin prématurément. Pensée particulière pour Nico, un artiste complet et un homme de coeur si rare. Karine, également, discrète mais toujours efficace, émouvante.
L'Université de Nancy 2, et son servive culture, trouve ici naturellement une place de choix, tant au sujet des conseils avisés que des subventions qu'ils nous ont aloués afin de réaliser nos voyages (Charlevilles en 2005 et Paris en 2007). Merci !
Quant à vous, plumes de cette année, à titre personnel, je vous regretterai sincèrement. Car, humainement et artistiquement, j'ai vraiment apprécié être à vos côtés. Chacun est pourvu d'un univers riche et surprenant et le sens de l'écriture est en chacun de vous. Cyrielle et Mylène nous ont souvent touchés, avec leurs textes qui nous ont fait tant voyager et leurs voix si musicales ont enchanté les séances. Matthieu et Guillaume ont ouvert des portes inatendues et pleines de surprises, sources d'interrogations, de discussions, de découvertes. Puis il y eut Emilien... Comment dire ? Emilien nous a rappelé que l'imagination est essentielle pour un écrivain ! Dieu ! comment une telle imagination est-elle humainement possible ?
Patou, enfin... sublime, sensible, fragile, tendre, la plume du coeur, la musique des mots, le choix juste, la poésie faite femme.
Qui sait ? peut-être nous retrouverons-nous dans quelques décennies sur un plateau de télé à présenter nos ouvrages et à parler du dernier troll alsacien qui attend quelque part dans une locomotive, en plein désert, devant un écran d'ordinateur brisé et en grande conversation avec un trèfle à quatre feuilles ? Allez savoir !
Voilà, adieu fac, adieu association.
Si la vie est un fleuve, je veux la traverser sur un nénuphare et écrire sur l'eau.
Séb.
source image : http://www.congoplus.info/article_congoplus-1760.html