jeudi 3 mai 2007

texte de Cyrielle sur la parano

source image : http://jeunefillebien.canalblog.com/archives/2005/week16/index.html


Il est parano, parano, paranoïaque
Sa vie s’effilera,
Il se défilera,
Tout sera en vrac.

Les clés, toujours cachées,
Pas sous le paillasson,
Pas dans le pot de fleurs, trop con,
C’est dans le jardin qu’il a creusé ;
Sur le trou, un battant d’un vieux volet.
C’est parce qu’il a peur,
Parce que dehors, il meurt,
Comme ça, il rentrera, mais c’est secret.

Il est parano, parano, paranoïaque
Il croit qu’on le suit,
A chaque instant, il se méfie.
Alors il a des miroirs dans les poches de son anorak.
Il marche vite,
Le pas léger,
Presque il courrait,
Toujours en fuite.
C’est que c’est dangereux les gens,
La rue est pleine de criminels,
Tous malintentionnés, même ritournelle,
Jamais d’inattention, il surveille tout le temps.

Il est parano, parano, paranoïaque,
Une femme, quoi qu’on en pense,
Ce n’est pas digne de confiance.
Même la sienne, donc il fouille dans son sac.
Le matin, il ouvre son courrier,
A midi, il est caché derrière un buisson,
A la sortie du bureau, il fait l’espion,
Elle pourrait avoir un amant, on ne sait jamais.
Le soir quand elle lui prépare son repas,
Il ne met jamais la table,
Mais va fouiner dans son portable,
A lui, c’est sûr, on ne la fera pas.

Il est parano, parano, paranoïaque
Il ne part jamais en vacances,
Même pas dans le coin, il n’aime pas la France,
Ses congés obligés, c’est tout juste son jardin, son hamac.
L’étranger, ça ne le fait pas rêver,
Ni la mer, ni la montagne,
Ni la ville, ni la campagne.
De toute façon, il déteste rouler.
Il a peur d’être kidnappé, séquestré,
Il croit que les touristes sont tous des malades,
L’art, la culture, que des salades
Et puis, c’est sûr qu’à la frontière, il sera menotté.

Il est parano, parano, paranoïaque
Il enferme ses gosses, pour pas qu’ils chopent la crève,
Des cours particuliers, presque jamais de trêve,
L’école, pour lui, c’est démoniaque.
Et puis il râle, il râle de plus en plus,
Il s’énerve, il s’emporte, ils sont tous contre lui,
Alors il frappe, et puis tant pis.
Pour les gosses, ce serait mieux un petit virus…
Mais c’est pour leur bien, aux autres.
Il ne sait pas que c’est lui le danger,
Lui, le fou furieux à arrêter,
Une grosse embûche, et qu’il se vautre.

Il est parano, parano, paranoïaque
Sa vie s’effile,
Il se défile,
Tout est en vrac.

CYRIELLE

02/05/07

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bien sympa ce texte Cyrielle, manque plus qu'une musique sympa "à la Anaïs" et tu pourras te présenter à la nouvelle star... Serieux, très bien écris... Bravo.
Guillaume.