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Le mur le long du trottoir : Tiens, la demoselle d'hier semble malheureuse. Celui qui l'accompagnait est passé tout à l'heure, il avait l'air normal pourtant.
Le bouleau : Arrête de t'occuper des affaires des autres, t'es lourd.
Le lampadaire : Moi, je ne vous saoûle pas avec tous les soutiens-gorges nouveaux que je vois chaque jour.
Le mur : On t'a pas allumé toi, alors mets-la en veilleuse.
Le lampadaire : Oh moi je disais ça... c'était pour éviter de me plaindre de cette SALOPERIE de clebs qui me PISSE ENCORE DESSUS !!!
Le bouleau : Je ne comprends pas qu'un mur puisse être si ouvert aux humains, qui ne servent à rien, et fermé à ses congénères objets.
Le mur : J'ai du respect pour les mains qui m'ont élevé, moi, Monsieur le Bouleau qui ne sert à rien non plus, soit dit en passant.
Le bouleau : Tu as dû être humain dans une autre vie.
Le lampadaire : Et moi roue de bagnolle, SALETE DE CHIEN !!
Le bouleau : Et moi dans la prochaine, je serai peut-être... bureau ou chaise, qui sait ?
Le mur : Pas de bol. Tu supporteras les culs et les coups de poings. Au moins, quand tu es mur, tu vis allongé de tout ton long, comme un géant fatigué. Alors que toi, là debout, avant de vivre une passion folle avec un sous-main ou une jupe froissée, tu prends racine et le vent menace de te couper en deux. Sans parler des bestioles qui te rongent !
La vitrine : C'est dingue le nombre de mochétés qui viennent s'admirer en moi. Je vais faire la grève des reflets. Ou simplement refléter les bonnasses.
Le lampadaire : Toujours aussi sympa ce jeune homme.
Le mur : Oh ça, c'est la nouvelle génération, elle ne respecte plus rien. L'autre jour...
Tous les autres : ON SAIT !!
Le mur : Ah ? Je vous ai racontés ?
Le bouleau : Oui, un marteau s'est échappé de sa caisse à outils, parce qu'il s'était pris le bec avec une famille de clous et il n'était pas trop bien ce jour-là à cause d'une rupture récente avec un manche - une histoire à la con, en plus - et il est venu se défouler sur toi quand le manoeuvre l'a balancé de tristesse et de rage. C'est bon, tu t'es assez plaint depuis une semaine !
La vitrine : Oui, faut renouveller ses rengaines. C'est ce que je répète aux vendeuses, mais elles ne comprennent rien, ces connes.
Le trottoir : AÏE !!!!
Le lampadaire : Tiens, il parle, lui ?
Le mur : Faut croire. Je l'avais jamais entendu. Ses cris sont toujours étouffés par les bottes, les baskets, les talons-aiguilles, voire les moquassins... Bin qu'est-ce qui se passe l'ami ?
Le trottoir : Y se passe que mon goudron est un train de chauffer !! ça tremble sous moi !
La vitrine : Oh bon dieu oui ! Je sens les vibrations ! Je me fends !
Le mur : Faut que je tienne ! Je ne veux pas mourir si jeune !
Le bouleau : Oh mes racines ! Vous frétillez, mais tenez bon !
500 ans plus tard, même endroit :
Le Guide : C'est donc ici qu'il y eut deux éruptions du Vésuve, une en l'an 79 de notre ère et l'autre, dont vous voyez ici les vestiges, il y a 500 ans... Cette cité, à cette époque, croyait dominer le monde, puis en quelques minutes, hop, plus rien... Les cendres ont tout recouvert, comme en l'an 79, et nous pouvons aujourd'hui découvrir ce que fut la civilation de nos ancêtres; c'est à dire, pas grand chose... Espérons que nos villes auront quelque chose à proposer aux générations futures...
Séb.
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1 commentaire:
on dit clebs :-)
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