Décidément, ces petits exos d'impro nous font voyager ! Après le désert, si vous n'avez jamais lu dans l'esprit d'un papillon de nuit, c'est le moment ou jamais !
Journal de bord de Raymond le papillon de nuit
13 novembre 2006
Autour d'un chêne trentenaire, entre 19h04 et 19h06 j'ai été témoin d'une scène bien peu ordinaire. Une assemblée, à vrai dire, constituée d'un cadavre, d'une trousse, d'une chouette et d'un trèfle à quatre feuilles. Enfin, c'est ce que j'ai vu. Mais ni la femme morte ni la trousse ne parlaient, non, les voix venaient de leurs intérieurs respectifs. A la longue j'ai fini par comprendre.
La chouette était en chasse, et s'accordait une petite pause entre deux souris sur une branche maîtresse. Le trèfle poussait là, tout simplement. La trousse avait dû être oubliée dans la journée par un Humain. Quand à la femme morte, eh bien ! Elle a toujours été là, de mémoire d'insecte. On en grignote des petits bouts parfois.
J'avais plaqué mon corps gris contre l'écorce grise, et j'essayais de me faire le plus gris possible tout en écoutant la conversation, à cause de la chouette.
Le trèfle avait froid. A croire qu'il ne se portait pas bonheur à lui-même ! Quoique tout le monde semblait plus ou moins disposé à l'aider. La chouette lui proposait des plumes (là j'ai acquiescé discrètement des antennes. C'est bien les plumes), puis de descendre le réchauffer. Là j'ai eu les jetons : elle risquait de me voir au passage ! Non, non, non, non, non...
Entre temps la trousse et le ventre de la morte parlaient. Ils étaient en fait un bout de papier et un autre humain mort. Je me suis dit texto : chouette (façon de parler, hein !), s'il sont deux humains morts, y'a plus à manger ! Mais de là où j'étais je ne voyais pas le bout de papier.
D'après ce que j'ai entendu il fait meilleur vivre dans le ventre d'une morte que dans une trousse, à part le fait que ce soit gluant. Hmm. Mauvais pour le vol, ça !
Enfin, ils se sont mis d'accord pour se faire manger par la morte pour être au chaud. D'ailleurs eux aussi se croyaient morts si j'ai bien suivi. Tant mieux pour nous autres nécrophages, ça fait toujours plus de bouffe. Ça en fait même assez pour que j'aille, dès demain, le raconter aux copains. Et puis une chouette morte, c'est un scoop assez fabuleux pour organiser un festin !
Mathilde
1 commentaire:
Joli témoignage papillonesque ! Encore ! Encore !
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